N° 61 – Janvier 2015 : L’influence, paramètre-clé d’une nouvelle typologie des relations internationales : le décryptage d’Hubert Védrine
Comme conseiller diplomatique puis secrétaire général de l’Élysée, Hubert Védrine a passé quatorze années aux côtés de François Mitterrand au cur du palais présidentiel, avant d’être cinq années durant ministre des Affaires étrangères sous la cohabitation Chirac/Jospin. Fin connaisseur des relations internationales, il a dès l’an 2000 intégré la dimension influence dans une typologie innovante et réaliste. Lire la suite
28 janvier 2015 – Erreurs de représentation et pilotage des crises : pour Xavier Guilhou, l’inconcevable n’est jamais impensable
Notre billet du 12 janvier dernier, Tuerie Charlie : violence et influence, action et communication, où nous présentions les travaux de deux experts du renseignement (Eric Denécé et Xavier Guilhou), a bien été repris et commenté. Dans la même veine, il semble utile de présenter ici une autre analyse de Xavier Guilhou portant sur les erreurs mentales de représentation qui influent négativement le plus souvent sur le pilotage des crises. Cette approche qui s’intitule L’inconcevable n’est jamais impensable constitue le dernier chapitre d’un ouvrage collectif sorti tout récemment*. Premier mérite de Xavier Guilhou : sa lucidité et son refus de céder aux sirènes du fétichisme technologique : « La majorité des crises que nous avons à appréhender depuis quelques décennies sont ancrées dans nos modes de pensée, d’organisation et de pilotage des évènements. Nous nous berçons souvent d’illusions ou de prétentions prométhéennes en nous confortant dans le constat que nos prouesses scientifiques et technologiques permettent de réduire les occurrences de risques et de limiter les potentiels d’erreurs dues aux modes de représentation et aux facteurs humains. » Lire la suite
21 janvier 2015 – Influence, formation et marchés à l’international : l’exemple de Mars Analogies
« La formation, c’est de l’influence et l’influence, c’est du business » : c’est sur cette formule lapidaire que le journaliste Ali Laïdi, spécialiste en intelligence économique, a ouvert l’une de ses toutes récentes émissions consacrées aux dessous de la guerre économique et de l’hyper concurrence sur la chaine de télévision France 24. Une émission plus particulièrement consacrée au délicat marché des ventes d’armes, qui s’ouvrait sur ce constat : « dans le secteur très compétitif de l’industrie de défense, il ne suffit pas d’avoir les meilleures armes pour gagner des marchés. La formation représente aussi un atout de poids pour influencer son business ». Invité sur le plateau d’Ali Laïdi, Frédéric Jouhaud, vice-président de Mars Analogies, a ainsi mis en relief la façon dont une bonne articulation entre action commerciale, formation, communication et influence dans le monde du business, permet de mettre toutes les chances de son côté en vue d’emporter la décision et de fidéliser la clientèle. Lire la suite
12 janvier 2015 – Tuerie Charlie : violence et influence, action et communication
Une fois épuisées les vertus de la catharsis des grandes manifestations en hommage aux victimes des récentes attaques terroristes, il est temps d’analyser lucidement la situation. Au-delà des aspects techniques relatifs au renseignement et à la lutte antiterroriste, c’est à l’articulation entre violence et influence, action et communication, qu’il convient ici de s’attacher. Deux intéressantes approches, émanant de spécialistes reconnus du renseignement, viennent d’être publiées. La première émane d’Eric Denécé et du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement – www.cf2r.org), la seconde de Xavier Guilhou (www.xavierguilhou.com). L’un comme l’autre mettent en évidence la cohérence qui unit ici action tactique, volonté stratégique, maîtrise des rouages psychologiques et préemption du champ médiatique. L’action terroriste est bien plus subtile qu’il n’y paraît de prime abord, elle est polymorphe et joue admirablement de nos faiblesses intellectuelles et émotionnelles. A cet égard, il y a fort à craindre que le registre compassionnel sur lequel jouent nos « élites » ne facilite grandement les visées de nos ennemis. Ces derniers viennent indubitablement de remporter la première manche explique ainsi Xavier Guilhou, expert en gestion de crise, ne serait-ce que parce que nous venons de leur « redonner un statut mondial et quasi étatique en termes de reconnaissance alors qu’il s’agit d’une bande de criminels et de mafieux qui usent et abusent de la terreur partout où leur signature s’est imposée ». Il y a fort à craindre qu’enfermés dans leurs certitudes comme dans leur dogmatisme, incapables de penser sur le mode stratégique tout comme ils sont impuissants à penser les faits dans leur cruelle réalité, nos gouvernants et nos « élites » ne perçoivent absolument pas le jeu de la communication et de l’influence dans la logique terroriste. Lire la suite