Guerre économique
N° 76 – Septembre 2016 – Puissance et influence dans la guerre économique : le décryptage d’Ali Laïdi
Docteur en science politique, chercheur, journaliste, chroniqueur sur l’intelligence économique à France 24, Ali Laïdi travaille depuis des années sur le concept de guerre économique, dont il est l’un des meilleurs spécialistes français. En septembre, il a sorti une vaste fresque sur le sujet, Histoire mondiale de la guerre économique (Perrin, 575 p.). Certes, la guerre économique est aussi vieille que les sociétés humaines. Mais elle atteint aujourd’hui une ampleur inégalée, qui met en péril à l’échelle planétaire l’équilibre même des sociétés humaines. Malheureusement, l’Europe semble frappée de cécité et paralysée face à cette terrible réalité. Pourquoi ? Lire la suite
26 décembre 2014 – L’affaire Alstom : des jeux d’influence très troubles
Racket américain et démission d’Etat – Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par General Electric C’est sous ce titre sans ambiguïté que Leslie Varenne et Eric Denécé ouvrent le Rapport de Recherche n° 13 de décembre 2014 du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement – www.cf2r.org). Si les faits sont avérés, il s’agit là d’une véritable affaire d’État, qui nous intéresse ici à double titre : d’une part parce que les intérêts supérieurs de notre pays sont touchés ; d’autre part parce que l’on y décèle en arrière-plan des jeux extrêmement troubles d’influence, dans le plus mauvais sens du terme, tels qu’on sait si bien les activer outre-Atlantique… Décortiquer soigneusement cette affaire, comme l’ont fait les chercheurs du CF2R, permet de mieux comprendre les enjeux de cette terrible Guerre économique que Pascal Gauchon a parfaitement mis en relief dans le dernier numéro de la revue Conflits (http://www.revueconflits.com/), commenté à la mi-décembre sur ce blog. Regardons donc de plus près : dans cette affaire Alstom, qui concerne les plus hautes autorités de l’État, quels sont les faits ? Lire la suite
17 décembre 2014 – La guerre économique est bel et bien là
« La paix est un souhait, la guerre est un fait ». C’est par un éditorial choc que Pascal Gauchon, rédacteur en chef de Conflits, revue de géopolitique aussi audacieuse que sérieuse – www.revueconflits.com – ouvre le dossier de la guerre économique. Normalien, directeur de la collection Major destinée aux grandes écoles (PUF, Presses universitaires de France), cofondateur du Festival de géopolitique de Grenoble, Pascal Gauchon a regroupé de multiples contributions pour ce numéro hors-série qui ne pratique pas la langue de bois. Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de guerre économique et l’un des pionniers de l’intelligence économique, explique ainsi clairement que pour avoir un devenir, encore nous faut-il réapprendre à penser en termes de puissance. La guerre économique est à ses yeux « l’expression extrême des rapports de force non militaires. Si l’on essaie de hiérarchiser les rapports de force, les deux qui me paraissent les plus importants dans l’histoire de l’humanité tiennent à la guerre et à l’économie. Cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas d’autres – culturels, religieux, diplomatiques… Mais ce sont ces deux formes de guerre qui comptent le plus si l’on regarde l’histoire longue, les autres passent au second plan, sont moins lourdes. » Lire la suite
5 décembre 2013 – Opérations d’environnement d’hier et d’aujourd’hui : de l’Algérie à l’Afghanistan
Avons-nous eu raison de nous reporter à l’étude de la pacification en Algérie pour préparer notre mission de pacification en Afghanistan, comme nous le demandaient les états-majors américains et français? Ce questionnement a conduit le lieutenant-colonel Bernard Gaillot à publier De l’Algérie à l’Afghanistan – Après Tazalt, avons-nous pacifié Tagab (éditions Nuvis). Titulaire d’un DEA d’histoire sur la pacification en Algérie obtenu en 1997 à la Sorbonne et ayant servi comme officier renseignement d’un GTIA en Kapisa entre novembre 2009 et juin 2010, Bernard Gaillot poursuit ainsi un triple objectif : tout d’abord rendre hommage à nos morts en Afghanistan ; puis témoigner de la réalité d’une mission mal connue par nos concitoyens ; enfin mettre en perspective deux conflits très éloignés en en tirant des enseignements pour notre armée et notre société. Le chapitre 5 de son livre intéresse directement les spécialistes de l’influence, car il concerne les opérations d’environnement visant à convaincre les populations en participant à la reconstruction du pays. Lire la suite
N°47 – Septembre 2013 – Une vie d’influence au sommet de l’Etat et au cœur de la guerre économique : le témoignage de Bernard Esambert
A l’heure où l’on s’interroge sur les blocages de l’économie française, où l’absence de vision et de stratégie inquiète, où la morosité frise la résignation, il est roboratif d’entendre le témoignage de Bernard Esambert, grand serviteur de l’Etat, qui fut l’un des hommes les plus influents de notre République. Volontaire, clairvoyant, énergique, l’homme a exercé les plus hautes fonctions au sein de l’appareil d’Etat et de l’économie nationale. Conseiller industriel et scientifique du Président Pompidou, directeur du Crédit Lyonnais, président de Polytechnique, du groupe Bolloré, de la Financière de Rothschild et de bien d’autres structures prestigieuses, il a été de toutes les grandes aventures industrielles du dernier demi-siècle. Lire la suite
N°46 – Juillet 2013 – Ce que l’affaire Snowden révèle de la guerre économique : le décryptage de Bernard Carayon
La montée en puissance de l’affaire Snowden début juillet n’aura surpris que ceux qui s’évertuent à nier la réalité des jeux de pouvoir à l’échelle planétaire. Oui, les Etats-Unis ont mis la planète sur écoute. Oui, ils surveillent leurs alliés, l’Europe au premier chef. Oui, leurs pôles d’intérêt dépassent de loin la guerre contre la drogue ou le terrorisme. Oui, ils se servent de leur puissance pour vaincre dans une guerre économique où tous les coups sont permis, pour faire gagner leurs entreprises. Mais cela n’est pas nouveau. Par angélisme ou par faiblesse, nous préférons ignorer ces réalités, résultat d’une combinaison subtile entre hard et soft power. Lire la suite
N° 43 – Avril 2013 – La Légion étrangère entre hard et soft power : le décryptage du général de Saint Chamas
Le 30 avril, la Légion étrangère fête le 150e anniversaire de Camerone. Avec ce combat héroïque livré au Mexique en 1863, la Légion crée son propre mythe. Quel rapport avec l’influence ? Tout simplement, la Légion constitue un bel exemple d’une fusion réussie entre hard et soft power. La perception qu’en ont les mondes de l’art et de la culture, des médias ou de la diplomatie, en font une saga qui fascine à l’échelle planétaire. Lire la suite
12 mars 2013 – Les nouveaux visages de la guerre : réalités et perceptions
« Fin de la guerre ? Au contraire, poursuite de la guerre ? Ou tout simplement changement de la guerre ? Au fond, les trois perceptions sont justes et nous forcent à sortir d’une perspective traditionnellement occidentale. » En ouverture du dernier numéro de la Revue Défense Nationale, l’article d’Olivier Kempf, maître de conférences à Sciences Po, constitue une plate-forme simple, claire et solide pour réfléchir à la manière dont nous percevons et vivons l’évolution de la guerre (La guerre est morte, vive la guerre !). Violence et rapports de force ne s’exercent plus forcément selon les modèles archétypiques auxquels nous étions accoutumés. Pour atteindre leurs buts, les volontés de puissance à l’œuvre dans le monde choisissent souvent des modes opératoires de contournement, comme les nomme Olivier Kempf. La communication et l’influence peuvent alors être utilisées, soit pour masquer les fins que l’on poursuit, soit au contraire pour dévoiler et décrypter les nouvelles menaces. Olivier Kempf relève ainsi qu’un trait frappant de la guerre contemporaine réside en la volonté d’agir caché, voire anonymement. On comprend mieux dès lors l’importance des outils du soft power dans le smart power, et leur articulation subtile avec la logique du hard power. Lire la suite
N° 41 – Février 2013 – Guerre économique, temps durs et idées molles
Notre pays, qui dispose pourtant d’un fantastique potentiel en matière d’innovation et de créativité, se trouve aujourd’hui littéralement paralysé par la pensée convenue, qui inhibe au quotidien les raisonnements et les comportements. De fait, si nos entreprises veulent reprendre la main dans la guerre économique, elles doivent d’abord commencer par penser et agir autrement. Quand les temps sont durs, il faut en finir avec les idées molles. D’où le recours à l’influence.
Alain Juillet, ancien Haut Responsable à l’Intelligence économique auprès du Premier ministre, et Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, ont ainsi proposé à Ludovic François, professeur à HEC et directeur de la Revue internationale d’intelligence économique, une réflexion de fond portant sur les stratégies d’influence face à la pensée convenue. Elle montre en quoi l’influence constitue, pour les Etats comme pour les entreprises, une arme de choix dans la guerre économique.
Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence
19 novembre 2012 – L’importance des sciences humaines dans les stratégies d’influence
« L’emballement des crises signe le grand retour des sciences humaines ». Ce titre d’un article des Echos de ce jour est révélateur d’une tendance de fond dont les spécialistes de l’influence ne peuvent que se réjouir. Car l’influence donne du sens et des repères aux directions des organisations publiques ou privées. Les sciences humaines lui sont donc précieuses. Car c’est cette capacité de rayonnement qui permet ensuite d’influer sur ceux que l’on vise, en premier lieu les faiseurs et relais d’opinion. Lire la suite
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