jeux d’influence
5 avril 2016 – Maîtrise de l’eau et jeux d’influence
Les promesses de l’eau : telle est la thématique abordée dans le dernier n° de Constructif, revue de belle tenue publiée par la Fédération française du Bâtiment (FFB), qui rassemble trois fois par an des contributions plurielles aux grands débats de notre temps. Dans son éditorial évoquant les enjeux stratégiques liés à la maîtrise de l’eau, le président de la FFB, Jacques Chanut, note avec pertinence qu’il s’agit là de questionnements avant tout très politiques. « Les formes, les usages et la nature de l’eau ont évolué au fil des temps, comme la perception qu’on en a, écrit-il. Aujourd’hui, l’eau est bien perçue comme une richesse, « le pétrole du XXIe siècle », pour reprendre les termes des dirigeants de… Goldman Sachs. C’est pourquoi elle suscite une intense rivalité entre États soucieux de s’approprier le maximum de ressources hydriques. Mais elle est aussi une richesse très inégalement partagée, puisque des milliards de personnes manquent d’eau potable. » De fait, tout ce qui touche aux grands défis géopolitiques implique de vastes jeux d’influence. Et l’eau en fait naturellement partie. Lire la suite
N° 66 – Juin 2015 : Jeux d’influence et d’idées dans la société du vide et de l’éphémère : le décryptage de Gilles Lipovetsky
Sociologue de renom, Gilles Lipovetsky s’est fait connaître dès les années 80 par ses travaux précurseurs sur le vide de nos sociétés et leur propension à s’immerger dans l’éphémère. Il vient de signer une analyse très fine, De la légèreté (Grasset), où il met en relief le rôle des idées, des jeux d’influence et plus généralement du soft power dans notre monde.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, Gilles Lipovetsky explique que si nos sociétés veulent retrouver leur équilibre et relever les défis à venir – dont le terrorisme – elles doivent au plus vite retrouver un juste équilibre entre hard et soft power. Et surtout redonner du sens et des repères à nos concitoyens, anxieux de voir prospérer l’empire du vide et de l’éphémère. Face à l’hyperviolence de l’hypermodernité, il n’y a pas de leçons de morale à donner ou recevoir. Soyons bien plutôt concrets et réalistes.
N° 63 – Mars 2015 – Big Brother et le dressage des peuples via le soft power : le décryptage de Laurent Obertone
En 2013, le journaliste et écrivain Laurent Obertone s’est fait connaître du grand public avec un document choc, La France Orange mécanique, (éditions Ring), où il décrivait une France livrée à l’ensauvagement et à la pure violence. Dans la foulée, il signe aujourd’hui La France Big Brother, (éditions Ring), où il dissèque un système de domination des peuples via l’usage intensif du soft power. Deux livres qui ont suscité de nombreuses polémiques mais qui ont le mérite d’engager une réflexion de fond sur notre devenir. Dans l’entretien qu’il m’a accordé, Laurent Obertone décortique la « machine à dresser les peuples ». Il montre à partir de quel socle mental sont élaborés les messages, comment ils circulent et formatent les esprits, rendant toujours plus ardu le travail de la pensée et délicat l’exercice de la liberté.
28 janvier 2015 – Erreurs de représentation et pilotage des crises : pour Xavier Guilhou, l’inconcevable n’est jamais impensable
Notre billet du 12 janvier dernier, Tuerie Charlie : violence et influence, action et communication, où nous présentions les travaux de deux experts du renseignement (Eric Denécé et Xavier Guilhou), a bien été repris et commenté. Dans la même veine, il semble utile de présenter ici une autre analyse de Xavier Guilhou portant sur les erreurs mentales de représentation qui influent négativement le plus souvent sur le pilotage des crises. Cette approche qui s’intitule L’inconcevable n’est jamais impensable constitue le dernier chapitre d’un ouvrage collectif sorti tout récemment*. Premier mérite de Xavier Guilhou : sa lucidité et son refus de céder aux sirènes du fétichisme technologique : « La majorité des crises que nous avons à appréhender depuis quelques décennies sont ancrées dans nos modes de pensée, d’organisation et de pilotage des évènements. Nous nous berçons souvent d’illusions ou de prétentions prométhéennes en nous confortant dans le constat que nos prouesses scientifiques et technologiques permettent de réduire les occurrences de risques et de limiter les potentiels d’erreurs dues aux modes de représentation et aux facteurs humains. » Lire la suite
26 décembre 2014 – L’affaire Alstom : des jeux d’influence très troubles
Racket américain et démission d’Etat – Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par General Electric C’est sous ce titre sans ambiguïté que Leslie Varenne et Eric Denécé ouvrent le Rapport de Recherche n° 13 de décembre 2014 du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement – www.cf2r.org). Si les faits sont avérés, il s’agit là d’une véritable affaire d’État, qui nous intéresse ici à double titre : d’une part parce que les intérêts supérieurs de notre pays sont touchés ; d’autre part parce que l’on y décèle en arrière-plan des jeux extrêmement troubles d’influence, dans le plus mauvais sens du terme, tels qu’on sait si bien les activer outre-Atlantique… Décortiquer soigneusement cette affaire, comme l’ont fait les chercheurs du CF2R, permet de mieux comprendre les enjeux de cette terrible Guerre économique que Pascal Gauchon a parfaitement mis en relief dans le dernier numéro de la revue Conflits (http://www.revueconflits.com/), commenté à la mi-décembre sur ce blog. Regardons donc de plus près : dans cette affaire Alstom, qui concerne les plus hautes autorités de l’État, quels sont les faits ? Lire la suite
18 juin 2014 – Force du paradoxe, stratégie et jeux d’influence
« Pourquoi les meilleures intentions aboutissent si souvent à produire leur contraire ? Pourquoi les espoirs les plus fondés débouchent-ils sur des résultats inversés ? Pourquoi le bel amour se mue-t-il en cauchemar ? Pourquoi l’Internet libertaire viole-t-il au final les libertés individuelles ? Pourquoi les idéaux révolutionnaires enfantent-ils l’autoritarisme ? Pourquoi des équipes autrefois soudées par les valeurs d’un projet se délitent-elles ? »… On pourrait multiplier à l’infini ces interrogations. Car comme le notent Pierre Fayard et Eric Blondeau, « la liste de ces paradoxes bien connus est sans limite, mais pourquoi et comment fonctionnent-ils ? ». Spécialiste de stratégie et fin connaisseur de la pensée de Sun Tzu, professeur des universités à l’Institut d’Administration des Entreprises de Poitiers, Pierre Fayard vient de signer avec Eric Blondeau, spécialiste des mécanismes comportementaux et décisionnels, La force du paradoxe – En faire une stratégie ? (Dunod, 255 p., 22 €), un ouvrage qui intéressera ceux qui cherchent à comprendre les mécanismes des jeux d’influence dans les relations humaines. Lire la suite
22 mai 2014 – Force des idées, think tanks et jeux d’influence
De quoi les think tanks sont-ils le nom ? Se révèlent-ils à nous comme des lieux où l’on pense, où l’on fait germer des idées ? Où ne sont-ils en réalité rien d’autre que des officines de manipulation de l’opinion ? En quoi se différencient-ils des cercles, clubs, ateliers, réseaux, observatoires et autres lieux de réflexion et de production de connaissances ? Les définitions des think tanks sont aussi nombreuses qu’incertaines. Et c’est justement le mérite de François-Bernard Huyghe de mettre de l’ordre et du sens dans ce maelström avec un petit livre qui a connu peu d’écho médiatique mais dont l’intérêt est immense pour qui s’intéresse aux jeux d’influence, un petit livre au titre éloquent : Think tanks, quand les idées changent vraiment le monde (Vuibert, 2013, 157 p., 19 €). On ne dira jamais assez à quel point François-Bernard Huyghe, médiologue, docteur en sciences politiques et chercheur à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), mène depuis des années un combat d’une rare intelligence dans la sphère de l’influence, s’imposant sans nul doute comme l’un des meilleurs analystes en ce domaine. Il en donne une nouvelle fois la preuve magistrale. Lire la suite
4 mai 2014 – Géopolitique et jeux d’influence : lancement de la revue Conflits
Excellente initiative que celle de Pascal Gauchon de lancer Conflits, une revue trimestrielle de géopolitique critique qui retiendra l’attention de tous ceux qui s’efforcent de cerner et comprendre les jeux d’influence sur la scène internationale. « La géopolitique ne s’est-elle pas imposée comme la culture générale du monde moderne ? Aussi est-elle à la mode » constate Pascal Gauchon qui s’en réjouit, mais prévient cependant : « il ne faudrait pas que, en devenant populaire, la géopolitique se banalise. » Pour qu’elle ne soit ni instrumentalisée ni noyée dans l’océan des « bons sentiments », Pascal Gauchon propose que cette approche géopolitique intègre le temps long, les horizons lointains, l’imprévu, le terrain. Bref, qu’elle s’impose de manière globale, intégrant les réalités, prenant en compte les identités, remettant en doute nombre de pseudo-certitudes. En un mot, qu’elle soit une géopolitique du conflit, d’où le nom donné à la revue. Lire la suite
20 février 2014 – Prise de décision, résistance au changement et leviers d’influence
« Mes travaux s’intéressent pour l’essentiel aux différents processus de résistance au changement. Je tente de comprendre comment nous en arrivons à être influencés, pas seulement par les autres mais aussi par nous-mêmes. Notamment en me penchant sur cette face obscure de la prise de décision dans laquelle nous sommes amenés à décider en prenant appui sur des normes, des routines et des habitudes que l’on appelle en psychologie, préjugés et stéréotypes. Parfois au détriment du libre arbitre, puisque nous sommes dans l’illusion. » Ce constat ouvre une intéressante tribune publiée par Patrice Georget, maître de conférences en psychologie sociale à l’université de Caen, dans les colonnes de l’hebdomadaire Le nouvel Economiste (n° 1701 du 14/02/14). Patrice Georget cherche ainsi à comprendre comment nous réagissons « lorsque nous sommes stressés, saturés d’informations. Cette baisse de vigilance nous amène à décider dans l’incertitude, en l’absence de sens critique, car des réflexes automatiques vont piloter le comportement. » Nous sommes donc influencés par des pensées que nous considérons comme naturelles, justes et acquises. Lire la suite
2 mai 2013 – Puissance et influence du simulacre
« Nous sommes plongés dans un univers artificiel de publicités, d’images et de phantasmes envahissant tous les écrans, fixes et portables, comme si nous étions passés de l’autre côté du miroir qui réfléchit les modèles. Cet univers virtuel régi, non plus par le principe de réalité, mais par ‘le principe de simulation’, sans la moindre distance, est un univers privé de centre ». Et de fait, « c’est désormais la réalité qui tourne autour du simulacre, et non l’inverse. » Ceux qui s’intéressent à l’architectonique des jeux d’influence liront avec plaisir le dernier ouvrage de Jean-François Mattéi, La puissance du simulacre – Dans les pas de Platon (François Bourin éditeur, 216 p., 20 €). Professeur à l’université de Nice-Sophia Antipolis, spécialiste de l’histoire de la philosophie, il établit un aller-retour édifiant entre les fondements platoniciens de notre civilisation et l’évolution de l’art cinématographique. Avec des conséquences bien concrètes pour notre quotidien, tant les règles de domination par l’influence du 7ème art sont désormais d’une importance capitale dans les rapports de force, prouvant une nouvelle fois les immenses ressources du soft power. Lire la suite
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