Libération
N° 154 – Avril 2024 -L’influence par l’imposture, le cas clinique de la IV° République : le décryptage d’Eric Branca
Impostures de l’Epuration, faux résistants et vrais collabos, imposteurs de la guerre froide, comploteurs et complotistes, mensonge au cœur de l’Etat… autant de chapitres qui composent le dernier opus d’Eric Branca, historien et journaliste. Dans sa République des imposteurs (Perrin, 2024), il montre comment, au sein d’une IV° République en pleine déliquescence – « l’une des périodes les plus folles de l’histoire contemporaine » – à tous les étages de la société, le travestissement, le mensonge, la dissimulation deviennent les artifices communs pour triompher dans ce nouveau monde. D’où ce constat : « L’imposture, c’est un fait, est inséparable de la notion d’influence. Le mot est dérivé du latin imponere qui signifie imposer mais aussi, par extension, « en imposer à quelqu’un » pour le tromper. » De fait, vu sous cet angle, il est indéniable que « l’imposture constitue la face noire de l’influence. » Lire la suite
20 février 2013 – Le vrai, le faux et le totem technologique
Introducing Truth Teller : Political fact-checking : sous ce titre, le Washington Post annonçait fin janvier qu’il avait mis au point une nouvelle application technologique permettant de vérifier le bien-fondé des messages des hommes politiques. Toute déclaration serait ainsi passée au crible au nom de la vérité. De prime abord, qui ne pourrait se réjouir de cette belle avancée tout à la fois éthique et scientifique ? Les chiffres, les algorithmes, les ratios et autres data sont ainsi appelés à la rescousse. Qui oserait les contester ? Sauf que nous sommes là en pleine manœuvre d’intoxication. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’exercice vise prioritairement le monde politique. Analysons les faits d’un peu plus près, et nous verrons que ce fétichisme technologique ne tient pas la route. Et que ce bon vieux Nietzsche peut être d’un solide recours pour démasquer ces impostures ! Lire la suite
26 janvier 2013 – L’influence de la Grande Guerre sur la quête d’identité
Aussi curieux que cela puisse paraître, il existe un véritable engouement des Français pour la Grande Guerre. Ils sont de plus en plus nombreux à enquêter sur l’implication de leurs ancêtres dans le premier grand conflit mondial, à se rendre sur les champs de bataille, visiter les musées ou se recueillir dans un mémorial. Tel est le constat dressé par l’historien Antoine Prost, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, qui préside le comité scientifique de la Mission centenaire 2014 créée pour les commémorations de la Première Guerre mondiale. Dans un entretien accordé au quotidien Libération (26/01/13), il souligne : « On aurait pu penser que la mémoire de la Première Guerre mondiale s’éteindrait progressivement. Or elle ne cesse de se faire plus présente et plus insistante. On assiste à une montée de cette mémoire dans l’opinion publique. » Lire la suite
18 janvier 2013 – Quand la légitimité se construit dans l’espace public et médiatique
Intéressant entretien accordé par Dominique Pestre, historien des sciences, dans Libération de ce jour (18/01/13) sous l’intitulé « L’ignorance peut être fabriquée ». Pour ce directeur d’étude à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui vient de publier A contre-science – Politiques et savoirs des sociétés contemporaines (Seuil, janvier 2013), « ce qui a changé récemment n’est pas tant la complexité des décisions à prendre que le fait que l’espace public et médiatique est devenu le lieu où les légitimations se construisent. » Un constat qui met bien en relief la pertinence de l’engagement des stratégies d’influence. Lire la suite