roman national
26 mai 2015 – Marine, mémoire, histoire et influence
Dans un long entretien accordé au Figaro (26/05/15), Pierre Nora rappelle à juste titre que l’histoire « est au collectif ce que la mémoire est aux individus ». Perdre sa mémoire revient à effacer son identité, et pour Pierre Nora, « l’Alzheimer historique ne vaut pas mieux que l’Alzheimer cérébral ». Donner du sens aux choses qui nous entourent passe aussi par la découverte et la maîtrise des repères qui nous permettent d’évoluer au mieux dans un monde toujours plus complexe. L’actuel grand débat sur la place de l’histoire dans l’enseignement n’a donc rien d’anodin. Et il intéresse au premier chef ceux qui ont une approche de l’influence comme l’art d’alimenter les réflexions par la participation aux débats d’idées, donc la capacité à délivrer du sens et des repères. Or un vecteur d’influence peut être simple et parler à tous. Un bon exemple nous en est donné avec la récente parution du Petit quizz de la Marine réalisé par Grégoire Thonnat avec le soutien du Musée national de la Marine (Editions Pierre de Taillac, 150 p., 6,90 €). Lire la suite
10 septembre 2013 – Influence, chronologie, histoire et perte des repères
Dans un entretien accordé au Figaro (« En histoire, la chronologie est le socle de tout », 06/09/2013), l’historien et académicien Max Gallo dénonce vigoureusement la confusion savamment entretenue dans les programmes scolaires, notamment en histoire où, selon lui, la perte des repères chronologiques se révèle gravissime. Un plaidoyer qui ne peut que retenir l’attention des spécialistes de l’influence, tant il est vrai que celle-ci n’a d’effet qu’en délivrant du sens et des repères au sein d’un « milieu » culturel et social apte à en saisir la portée. « Aujourd’hui, les programmes sont organisés autour de grands thèmes au détriment de la chronologie. Une erreur fondamentale sur laquelle il faut revenir. Il est absolument impossible de comprendre l’histoire si on abandonne la chronologie » constate Max Gallo, qui ajoute : « Les élèves ne peuvent rien comprendre à l’histoire de France si vous ne leur mettez pas dans la tête que Louis XIV est antérieur à Napoléon. Comment parler du ‘totalitarisme’ sans avoir étudié l’installation du régime nazi ? La chronologie est le socle sur lequel construire les programmes. » A ces repères indispensables dans le temps s’ajoute la bonne connaissance du contexte spatial, donc géopolitique. L’histoire et la géographie, on le sait, constituent de formidables vecteurs d’influence. En méconnaître la logique propre revient à se dépouiller de notre pouvoir d’apprécier correctement et sereinement le monde au sein duquel nous évoluons. Lire la suite